Les vraies techniques pour lâcher prise
À bas le perfectionnisme et la quête perpétuelle de l’impossible.
Vous commencez à prendre l’habitude de rapporter des dossiers à la maison, pour les relire avant de dormir ? Vos journées de travail sont longues, les négociations parfois compliquées, les relations avec les membres de votre équipe tendues ? SOS, attention au burn-out. Le stress au travail et les conséquences tant physiques que psychiques qui en découlent sont un véritable sujet de société.
Contenir son stress, et exploser
Les situations de stress au travail, celles qui nous énervent de manière passagère ou nous touchent plus durablement, nous en avons tous fait l’expérience.
Le stress au travail peut avoir plusieurs origines :
- une organisation du travail non adaptée ;
- une non-adéquation entre le projet de l’entreprise et vos exigences personnelles ;
- des relations avec la hiérarchie tendues et des situations de harcèlement (par des supérieurs ou des collègues) ;
- des changements dans le travail qui bouleversent votre équilibre, sans que l’entreprise ne vous aide dans cette transition (par la formation par exemple).
Toutes ces situations sont stressantes, certes, mais ce qui est dangereux, c’est quand le stress devient chronique. Les difficultés s’amoncellent, votre vie au travail devient plus difficile ? Votre premier réflexe est de tenir bon. Oui, vous êtes humain. Ne dit-on pas d’ailleurs qu’il faut se battre, s’obstiner, persister ?… Bref, tout sauf lâcher prise ! « Il faut s’accrocher ! ». Face à un problème, c’est sans doute le conseil que vous avez reçu de votre entourage. Pourtant, tenir la barre coûte que coûte n’est pas toujours une solution. Dans une organisation rigide et face à des interlocuteurs mal intentionnés ou mal préparés, contenir son stress peut mener à une explosion. Du simple coup de gueule au bureau à la dépression nerveuse, il existe de nombreuses façons de laisser ce stress s’échapper, mais aucune n’est viable. Le lâcher-prise… Vous commencez à percevoir les bénéfices du concept ?
Horreur… si je lâche prise, j’échoue !
Pas de panique ! Contrairement à ce qui peut être perçu de prime abord, lâcher prise n’est pas un échec ou un aveu de faiblesse. Le moment est donc venu de définir le lâcher-prise avec exactitude. Si le désengagement ou l’abandon signifient davantage un retrait, le lâcher-prise, lui, est une décision consciente de prise de recul. Pour mieux gérer certaines émotions, faire le deuil de certains événements ou reconnaître ses erreurs, le lâcher-prise permet de se détacher, sans abandonner pour autant ! Et il n’y a aucune lâcheté ni renoncement à vouloir prendre de la distance. Lâcher prise, c’est se rendre compte que vous ne pouvez pas changer les événements ni les autres personnes impliquées dans une situation problématique. Vous prenez conscience que c’est votre façon de percevoir les choses qui peut évoluer. C’est le lâcher-prise : un véritable acte de confiance en soi et en sa propre capacité à rebondir, réfléchir, innover et grandir.
Dans un premier temps, identifiez ce que vous pouvez contrôler et gérer totalement, puis, dans un second temps, ce sur quoi vous avez une réelle influence, un réel pouvoir – certaines choses n’étant ni influençables ni modifiables. En ayant une vision de ces trois cas de figure, vous percevrez aisément ce que vous pouvez gérer sans peine et les événements avec lesquels vous devez prendre du recul quand la situation se complique.
Lâchez prise physiquement et mentalement : soyez courageux
Concrètement, comment lâcher prise ? Voici quelques conseils pour identifier vos points de tension et réduire leur impact sur vous.
- Éditez une liste de vos attaches néfastes et inutiles : comme expliqué précédemment, la première étape consiste à identifier vos attaches vaines. Un salarié vous semble trop lent, dispersé et ne comprend jamais ce que vous lui expliquez ? Les méthodes de la répétition, de la mise au point ou même de la sanction ne fonctionnent pas ? Alors le moment est venu de modifier votre approche. Listez tous les points sur lesquels vous sentez qu’il est inutile de vous acharner et que vous ne pourrez pas modifier. Tentez une approche différente pour ne pas en arriver à l’affrontement pur et simple.
- Adoptez la positive attitude : sourire est bon pour la santé. Vous n’allez pas sourire 30 fois par jour, seul(e) face à votre écran de bureau, alors essayez le sourire intérieur. Remémorez-vous de bons souvenirs, des activités positives, qui vous évoquent calme et bien-être. Le but est de retirer ce masque négatif que vous portez sur le visage. En émettant du négatif, vous recevez du négatif ! Et inversement.
- Croyez en vous : lâcher prise n’est en aucun cas un abandon mais au contraire un acte de courage et de confiance. Vous devez croire en vous. Utilisez les auto-encouragements pour doper votre motivation et aller de l’avant. Pensez à des citations ou des phrases clés qui vous aident à reprendre confiance lors des périodes de stress. Sans transformer votre bureau en salon zen avec bougies et encens, adoptez une « zénitude » intérieure teintée d’auto-motivation.
- Soignez votre corps et votre esprit : il ne suffit pas de visualiser des images de prairie verdoyante ou de chevaux galopant sur la plage pour parvenir à un état d’esprit positif. Il faut un peu forcer votre corps et votre esprit. Pour cela, accordez-vous des moments de relâche. Quelques exercices de respiration profonde avec le ventre avant de vous coucher ou quelques minutes de yoga chaque matin seront autant de moments de recentrage sur vous-même. À vous de trouver l’exercice qui vous convient le mieux.
Le lâcher-prise n’est pas un concept vague ou éphémère. Partout, les notions de bonheur au travail ou de bien-être au bureau sont scrutées avec attention. La motivation et l’engagement sont des indicateurs clés désormais monitorés, et qui s’inscrivent dans les principes de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Lâcher prise est devenu nécessaire dans un monde de l’entreprise bouleversé ces dernières années par la dépersonnalisation des relations et la montée de l’individualisme, alliées à l’instrumentalisation croissante des salariés. Cette nouvelle façon d’appréhender sa vie professionnelle va à l’encontre de certaines habitudes pourtant bien ancrées. À bas l’obstination et l’acharnement en toutes circonstances.