La tréso, indicateur prioritaire de pilotage d’une entreprise

Les délais de paiement entre professionnels sont règlementés par la loi. Sauf précisé dans le contrat, ils sont de 30 jours après la livraison du produit ou de la prestation. Il peut exister des dispositions particulières, mais le délai ne peut pas dépasser 60 jours. Malgré cet encadrement, les sous ont toujours du mal à entrer et c’est la trésorerie qui en souffre comme le montre une étude publiée en juin 2016 par American Express et Ipsos sur la trésorerie et l’impact des délais de paiement sur les TPE et ETI.

Tic tac tic tac…

Il faut en moyenne 35 jours pour être payé d’un client et 37 pour régler un fournisseur.

Ce délai légal de 30 jours est rarement respecté. 57 % des dirigeants ont déjà subi des retards de paiement de la part de leurs clients et 38 % ont dû même faire face à des impayés. Pour les interrogés, il faut en moyenne 35 jours pour être payé d’un client et 37 pour régler un fournisseur.

La tréso, c’est la vie (de l’entreprise)

D’après leur expérience, on peut patienter jusqu’à 38 jours sans se mettre en difficulté. De fait, près de 90 % des dirigeants estiment que les délais de paiement ont un impact important sur la santé de l’entreprise (dont 48 % très important) et pour 37 % d’entre eux, c’est même la principale cause de difficulté de trésorerie dans l’entreprise.

90 % des dirigeants estiment que les délais de paiement ont un impact important sur la santé de l’entreprise.

Pas étonnant dès lors que plus de 7 dirigeants sur 10 considèrent le niveau de tréso comme prioritaire dans le pilotage de l’activité de l’entreprise.

« Sauf erreur de ma part, vous n’avez… »

Les dirigeants semblent malgré tout avoir une approche fataliste de la question. Ils sont 46 % à considérer que les mesures gouvernementales n’ont pas d’impact sur les délais de paiement et seulement 22 % ont recours à des solutions externes pour optimiser des délais de paiement des clients – « dans la famille Tréso, je demande le cabinet de recouvrement et l’huissier de justice ».

Réclamer son dû est une question délicate que beaucoup d’entrepreneurs ont du mal à envisager sereinement, malgré l’impact constaté sur la santé de leur entreprise. La peur de perdre des clients reste importante et on constate que peu d’entreprises profitent des dispositions légales qui les autorisent à appliquer des pénalités de retard et à facturer une indemnité pour frais de recouvrement. À noter que le développement des services d’affacturage permet de s’affranchir de ces problèmes de trésorerie.

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Victoria Rager

Victoria Rager

12 novembre, 2024
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