Alors, le télétravail, cool ou pas cool ? Au fait, c’était comment avant Covid-19 ?

Hey ami(e) entrepreneur(e), au moment de lire ces quelques lignes, tu fais certainement partie des millions de dirigeants en France (et en slip) qui, depuis mardi 17 mars ont condamné leur entreprise au télétravail « forcé ». Et oui, depuis 2012, le Code du travail déterminait le télétravail comme étant une activité hors des locaux de l’entreprise, de façon régulière et volontaire ». Là, pas le choix. Tu hésitais à le mettre en œuvre au sein de ta boîte avant ce fameux jour de mars ? Passons… Maintenant que tu ne fais plus qu’un avec ton jogging combi intégral licorne, tu enchaînes les visioconférences avec tes quelques collaborateurs potentiellement maintenus en activité partielle, pour « garder le cap » (un bien grand mot dans cette période particulière) courageusement. Les entreprises sont bouleversées, et l’organisation en télétravail s’est imposée, de fait. Il y aura, de toute évidence, un avant et un après, aussi pour l’organisation des entreprises. Et si on en profitait pour jeter un œil à la pratique du télétravail avant (ce jour) ? Le télétravail, on va tous en expérimenter les avantages, et les inconvénients… On a fait des recherches et ça va te plaire. Lis ce qui suit.

Les Vikings étaient déjà plus consommateurs que les Gaulois

Près de 20% des employés européens pratiquaient le télétravail selon L’Observatoire national du télétravail. En Scandinavie, ce taux atteignaient 30% voire même 35%. Y a-t-il un effet tempêtes de blizzard ? La vraie question étant : « Pourquoi en France, seuls 15% des salariés (tous secteurs confondus) s’y adonnaient alors que 61% aimeraient pouvoir en bénéficier ? ».

La réponse ? La voici. Bien souvent, dirigeants ou managers étaient réticents à l’idée de laisser travailler les employés à leur domicile. Et pour cause, ils les imaginaient très vite sur leur canapé en train de mater Netflix au lieu de plancher sur leur dernier projet. Ils pensaient aussi qu’ils seraient moins productifs ou qu’ils n’arriveraient pas à les joindre en cas de besoin. Et pourtant, tout cela était (déjà) faux ! Tu as des doutes ? Lis plutôt la suite, tu risques d’être surpris !

La Vie est belle (tu te souviens du film ?…) en télétravail

Depuis deux semaines, la boule au ventre du dimanche soir a disparu. Malgré l’atmosphère générale pesante due à ta nouvelle vie d’assigné(e) à résidence, avec ta famille (adorée), tu te sens peut-être plus léger à l’idée de démarrer une nouvelle semaine de télétravail (si tu as la chance d’en avoir… #ChômageForcé). Peut-être même te sens-tu bien, comme 96 % des femmes et 95 % des hommes en télétravail qui disent ressentir une meilleure qualité de vie personnelle depuis qu’ils travaillent de chez eux, selon le baromètre 2018 du télétravail réalisé par Obergo (ndlr – on préfère vous prévenir, les stats que l’on a dénichées datent de 2018 et de 2019 – comptez en années chiens entre ces dates et aujourd’hui en considérant la révolution qu’on est en train de vivre côté organisation des entreprises et télétravail).

Glandeur (productif) ?

Selon le baromètre 2018 du télétravail réalisé par Obergo (avec le concours de la CFDT Cadres), la réduction de la fatigue physique (89 %) et du stress lié aux transports (82 %), que permettent le télétravail, seraient synonymes productivité. En résumé : tu travailles mieux depuis chez toi, car tu es au calme (en théorie, tu es au calme, seul, et sans faire les devoirs des loulous – dur ce programme de CM2 d’ailleurs !…). Bref. Le télétravail, ce serait bon pour la productivité et l’autonomie. D’ailleurs, l’économiste suédois Sune Carlson (qui a donné son nom à une loi du temps), a étudié le travail des managers au début des années 50 et s’est rendu compte qu’un cadre est dérangé dans son travail toutes les 20 minutes. Pire ! À notre époque ce délai s’est réduit à 12 minutes ! Des interruptions qui nuisent fortement à l’efficacité et poussent à commettre des erreurs (un constat également valable pour les autres salariés de ton entreprise). Hors période de Covid-19, le manager en télétravail est certainement plus concentré dans son job lorsqu’il est chez lui finalement.

Le télétravail était déjà (bien) installé

Voilà pourquoi le télétravail était déjà, jusqu’ici, opéré par 29 % des salariés du secteur privé selon une une étude Ifop réalisée pour Le comptoir de la nouvelle entreprise Malakoff Médéric Humanis, en février 2019.

Selon cette étude, qui a sondé 1 604 salariés (dont 581 managers) et 401 dirigeants de la région parisienne, parmi les motivations des dirigeants dans le déploiement du télétravail, on retrouve les critères dans l’ordre suivant :

  • Conciliation vie privé/vie pro des salariés (56 %) ;
  • Réponse à une attente des salariés pour les fidéliser (45 % – contre 32 % en 2017) ;
  • Evolution des modes de management (34 %).

Le télétravail, ça n’a que du bon ? Aïe. Pas si sûre… On poursuit.

Ma petite entreprise… (tu connais la chanson)

Le télétravail ce n’est pas la panacée non plus. Surtout pour les ceintures noires de la procrastination. En installant son bureau à la maison, on devient seul maître à bord !

Si on ne fait pas l’effort de s’auto-discipliner, l’expérience peut vite tourner au fiasco. Aller-retours au frigo, siestes à rallonges, jeux-vidéo, etc… Triple peine : performance en baisse, prise de poids, et coups de déprime…

A l’inverse, ne pas fixer de frontière entre vie privée et boulot à la maison peut vite conduire à un surinvestissement et entraîner une grande fatigue, des problèmes physiques et psychologiques. Bien plus grave qu’un claquage de la rétine et de l’élongation du majeur droit à force de cliquer sur cette foutue souris…

Seul sur Mars

Autre point noir du télétravail : la solitude. Finies les pauses à la machine à café pour écouter les derniers potins de Nathalie à la compta. Terminées les parties de Baby-Foot avec Denis entre midi et 2. Tu es seul(e). Inlassablement seul(e) devant ton ordinateur et tes tableurs Excel. Le temps s’écoule lentement et les visioconférences avec les collègues sont bien fades à côté du p’tit coup du jeudi (après ceux du mardi et du mercredi). Pire, si ça se trouve, l’odeur de tabac froid de tes collègues te manque et les idées noires prennent le relais.

Le placard

Oui, c’est une réalité : l’isolement fait peur. Demande au petit Danny de Shining, il a fait une thèse sur le sujet…. À tel point que 36 % des Franciliens qui travailleraient depuis leur logement expliquent que les locaux de leur entreprise leur manquent (selon une étude IFOP « Paris Work Place » publiée par Europe 1 en juin 2019).

On apprend aussi, qu’en plus du manque de contact humain, les salariés en télétravail ont par exemple peur de perdre leur emploi. Cette crainte est trois fois plus grande chez eux que chez leurs collègues qui officient « in office ». « Le télétravail diminue l’engagement et le sentiment d’appartenance à l’entreprise, explique Aude Grant, directrice générale adjointe du cabinet qui a commandé l’étude.

Retour vers le futur

Pour conclure, si le télétravail présente certains avantages à ses débuts (plus de temps pour soi et ses proches notamment), et développent l’autonomie et la performance, on s’aperçoit rapidement que travailler en collectivité rassure et fait du bien à notre égo. Et ouais, homo sapiens que nous sommes, nous avons besoin de l’autre. En résumé, le télétravail oui, de façon mesurée… Bon. Ce n’est pas très confinement friendly c’qu’on vous raconte. Bientôt, retour à la normale. Tu vas retrouver ton entreprise, tes collègues, tes clients, créer de nouveaux projets de (re)conquête, et (re)vivre au travers des Friday beer avec ton équipe et tes amis ! Garde le moral ami(e) entrepreneur(e) et prend bien soin de toi. Si tout le monde n’a pas pris conscience que c’est toi qui tirait le char (comme le dit Winston Churchill), toi et nous le savons, et c’est suffisant ;)

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Victoria Rager

Victoria Rager

12 novembre, 2024
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