Retour vers le futur : imaginons l’entreprise de 2030 (c’est demain…)

Il n’y a pas si longtemps, on considérait que le must en matière de travail était le CDI. On s’y voyait couler des jours heureux sous les ordres d’un n+x (selon la taille de la boîte) dans des bureaux feutrés en attendant que la retraite nous sépare. Ce rêve n’est plus. En dix ans, Uber, les start-up, les open space (d’ailleurs, il y en a de moins en moins…) et le télétravail ont déjà révolutionné nos façons de travailler. Et demain ?

Un état d’esprit

Le mot « travail » n’a longtemps que signifié : revenu et sécurité. Les jeunes qu’on interroge aujourd’hui sur leur avenir y ajoutent une dimension humaine porteuse de sens. La nouvelle génération, si elle ne balaie pas d’un coup de souris le modèle entrepreneurial, demande plus à sa boîte que des sous. Bon. Ne soyons pas non plus trop « Bisounours », l’argent reste un point important. Pour 67 % d’entre eux, il est essentiel que leur manager soit bienveillant à leur égard et qu’il leur fasse confiance ; pour 60 %, ils doivent se sentir libres d’y prendre des initiatives et des risques dans des projets audacieux (48 %). Pour autant, ils ne remettent pas totalement en cause le système hiérarchique dont 49 % souhaitent qu’il soit « moins pyramidal ». Une organisation à laquelle Jean-Noël, 58 ans, manager de père en fils, ne renoncerait pour rien au monde (on rappelle qu’il est bien placé, en haut de la pyramide, le Jean-Noël…).

Des aspirations à la liberté, à l’épanouissement personnel, que ne réussissent pas à altérer la rigueur du marché du travail.

La fin du CDI ?

Pour le chercheur Joël de Rosnay, le salariat vit ses derniers jours. Pour lui, en 2030, les actifs seront tous free-lance, acteurs d’une économie basée sur la confiance et la communication. Une idée proche de celle du prospectiviste Albert Meige qui considère que le marché du travail va laisser place à un marché de tâches mondialisé et standardisé. Plusieurs questions se posent toutefois : le CDI et le CDD existeront-ils toujours ? De la même façon, le statut de free-lance – indépendant(e), seul(e) – sera-t-il le même que celui que nous connaissons aujourd’hui ? Rendez-vous en 2030 pour voir ce qu’il en sera vraiment.

« Le salariat vit ses derniers jours. »

Sans aller jusque-là, nos « millénials » ont bien conscience qu’ils ne vieilliront pas à l’ombre de la même machine à café toute leur vie. Salariat, auto-entreprise, entrepreunariat : tout semble envisageable dans leurs perspectives de carrière. En outre, la multiactivité dont on commence seulement à parler est envisagée non plus comme un pis-aller transitionnel, mais bien comme une réalité qui tend à se développer et que les TPE-PME doivent intégrer dans leurs perspectives de développement, dans ses contraintes, mais aussi dans sa valeur ajoutée.

Le bureau

S’il est un paradigme sur lequel prospectivistes et jeunes s’entendent, c’est la création de nouveaux espaces de travail. Des lieux qui répondent aux nouvelles exigences d’un travail-expérience devenu protéiforme. On pense aux espaces de coworking, aux incubateurs et autres espaces collaboratifs. JLL a engagé une réflexion prospective et créative auprès des générations Y et Z à ce sujet.

L’entreprise de demain devra être ouverte : sur le monde extérieur (dans toute sa diversité) et sur les autres entreprises. La boîte de demain devra proposer des espaces dédiés à ces échanges. Halls d’entrée et d’exposition, cantine d’entreprise ouverte au public, etc.

Travail VS Travail

L’environnement devra s’adapter au travail. Selon la tâche, sa nature et son intensité, l’employé de demain devra pouvoir s’isoler dans un espace où tout sera conçu pour lui permettre d’avancer (pas de distractions, donc), de se réunir avec son équipe, de travailler dans une ambiance studieuse ou même dans un contexte surprenant (pour stimuler sa créativité ou changer de perspective).

Des espaces dédiés au networking où invités et employés pourront débattre et construire des projets communs.

Des lieux où le salarié pourra mettre la main à la pâte : il y trouvera les ressources (tant humaines que matérielles) pour expérimenter et mettre en forme ses projets. Il s’agira de salles pour tester ses présentations, de bureaux pour développer ses projets, ou de Fab Lab pour bricoler, donner vie à ses créations et expérimenter.

Fun & Vivre-ensemble

Des espaces pour se détendre (voire dormir) ou s’amuser. On ne parle pas d’un baby-foot coincé contre les toilettes, mais de vraies salles où l’impératif est de se déconnecter. Imaginez un instant…

Des lieux enfin dédiés à la communauté, comme des potagers où des liens pourront se nouer libérés des enjeux professionnels.

« À moins d’une révolution qui bouleverse tout sur son passage, l’évolution est déjà en marche […] »

L’entreprise de demain : grand bazar ?

Est-ce à dire que l’entreprise de demain ne sera qu’une vaste cour de récréation où tout un chacun sera libre d’évoluer selon ses désirs ? Certes non, et ce n’est d’ailleurs pas le souhait exprimé par les jeunes qui préfèrent les termes « souplesse » et « flexibilité » à celui de « liberté ». Ne nous y trompons pas. Le manager n’est pas effacé de l’horizon. Il prendra lui aussi une dimension plus humaine. On le veut inspirant, charismatique et abordable, un guide plutôt qu’un donneur d’ordres. Comment imaginer qu’il puisse en être autrement ?

À moins d’une révolution qui bouleverse tout sur son passage, l’évolution est déjà en marche et les changements évoqués dans les lignes précédentes ont déjà commencé à poindre. L’avenir, tel qu’il se dessine, n’est pas à la destruction pure et simple des modèles existants, mais plutôt à leur transformation, leur aménagement pour les rendre plus humains, plus flexibles et plus collaboratifs, à l’image des personnalités de la génération qui en seront les acteurs.

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Victoria Rager

Victoria Rager

12 novembre, 2024
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