L’intelligence collective (rien d’artificiel)

Les tendances, les sondages et tes collaborateurs le disent  – « 96 % des salariés estiment important d’être régulièrement consultés par leur entreprise » – et l’intelligence collective s’impose aujourd’hui comme un mode de fonctionnement presque incontournable, une nouvelle culture dans nos organisations. C’est même devenu un métier et une expertise à part entière.

Mais une fois qu’on a dit ça, concrètement, dans ton entreprise, ça veut dire quoi ?

L’« intelligence », selon Le Robert, c’est la « faculté de connaître, de comprendre ; qualité de l’esprit qui comprend et s’adapte facilement », et le terme « collectif » signifie « qui comprend ou concerne un ensemble de personnes ». L’intelligence collective (IC pour les intimes) est la mise en commun des compétences, connaissances, créativités, capacités de réflexion et de résolution de problèmes… au service d’un objectif commun. C’est aussi l’ensemble des processus et des outils qui permettent d’animer le collectif vers la recherche de solutions et de fournir des livrables.
Elle s’applique autant pour les petites entreprises que pour les grandes organisations.

En plus d’être un formidable outil de motivation et d’adhésion pour tes collaborateurs, tu trouveras des idées et des solutions auxquelles tu n’aurais peut-être pas pensé seul ! 

En quoi l’IC te serait-elle utile ?

• Définir le positionnement et la raison d’être de l’entreprise
• Définir le sens et formaliser les valeurs de l’entreprise
• Faire émerger des problématiques d’organisation ou de ressources humaines, libérer la parole
• Trouver des idées, des solutions ou définir un produit qui répondent aux besoins de ses clients
• Co-construire une stratégie (commerciale, marketing…) 

Et comment ?

Tout d’abord, tu privilégies le collectif au profit de l’individu et tu mets alors l’humain, sa créativité, son énergie et son talent au cœur de ton système. 

En prenant en considération le potentiel de créativité de chaque collaborateur, quel que soit son poste, son rôle ou sa mission, chacun peut apporter un regard différent et, ainsi, questionner, remettre en cause et faire progresser la réflexion ou le projet. 

Tu construis (ou fais construire) et anime des ateliers collectifs avec des techniques et des outils adaptés. 

Tu désignes un animateur/facilitateur (toi, un manager ou un intervenant extérieur) afin de t’assurer de la réussite de la démarche.

Son rôle sera d’instaurer un climat de confiance – indispensable à l’émergence d’une créativité débridée – et de faire respecter le cadre et les règles du jeu afin de faire émerger les résultats attendus. 

Pour ce faire, quelques soft skills seront indispensables : empathie, écoute active, bienveillance, transparence, maîtrise de la communication interpersonnelle. 

L’animateur favorisera la coopération en responsabilisant l’équipe et encouragera l’entraide et l’assertivité ; il fera prendre conscience à chacun que la différence est une richesse et que la respecter nécessite d’adapter son comportement aux interlocuteurs, au contexte et à l’environnement. 

Reconnaître les talents de chacun et leur permettre de s’épanouir au sein du groupe, choisir les bonnes méthodes pour que les échanges soient fluides et efficients, assurer la médiation et prendre les décisions qui s’imposent en s’appuyant sur la réflexion collective : voici certains enjeux. Et surtout, gérer les conflits et les apaiser, non pas en y prenant part, mais en décidant des meilleures options envisagées dans l’intérêt du collectif et de l’entreprise.

Voici quatre techniques qui peuvent être utilisées par le facilitateur pour concrétiser les premières étapes du design thinking. Même ceux qui pensaient n’avoir rien à dire seront surpris par leur potentiel d’innovation !

• Speed boat. Rien de tel pour faire un état des lieux. Le projet en cours est métaphorisé sous la forme d’un dessin sur un tableau blanc. Un bateau symbolise le projet et un phare son but. Les participants sont invités à poursuivre la métaphore et à disposer les vents dominants (ce qui favorise le projet), les écueils (les problèmes extérieurs sur lesquels on n’a pas la main), les îlots (les diverses étapes du projet), les bouées (l’aide extérieure au projet), etc.
• Les six chapeaux. Cet exercice permet d’envisager tous les aspects d’une situation et de confronter les points de vue. Chaque participant met sur sa tête un chapeau coloré et devra énoncer des idées en rapport avec sa couleur : factuelles (blanc), optimistes ou positives (jaune), pessimistes ou négatives (noir), créatives (vert), émotionnelles ou intuitives (rouge), organisationnelles, pour proposer des solutions à venir (bleu).
• 6-3-5. Cet exercice d’idéation s’apparente à un cadavre exquis. Un nombre réduit de participants note sur une feuille quatre ou cinq idées sur un sujet donné et passe la feuille à son voisin, qui va les approfondir ou en proposer de nouvelles. L’exercice est répété jusqu’à ce que chacun retrouve sa feuille. Idéal pour proposer des idées et les développer sans s’éparpiller. Une synthèse est réalisée par le facilitateur avec l’aide du groupe.
• Scénarios d’usage. Parfaits pour mettre en place un prototype, ils consistent à imaginer le client ou la cible type visé par le projet (la persona). Chacun des participants note sur des Post-it les étapes ou les émotions ressenties par la persona dans son expérience du produit ou du service. On peut aussi rechercher les services d’un authentique client ou d’une personne extérieure au projet !

Grâce à l’ensemble d’une démarche créative ou à quelques-unes de ces techniques, et à la matière grise de tes collaborateurs, tu peux, toi aussi, faire en sorte que ton entreprise devienne un creuset d’innovation !

¹ Source :  www.bluenove.com « Baromètre de l’intelligence collective massive »

² Source : www.moodwork.com « L’intelligence collective a t-elle un réel impact sur les performances ? »