Entreprendre entre amis… et le rester ?!
Entre ami·e·s, on se sent bien et le monde semble être à nos pieds. Alors pourquoi ne pas monter une boîte ensemble ? Oui, tiens, pourquoi pas ?
Vous avez fait vos études ensemble et ne comptez pas vous lâcher en si bon chemin ? Ou bien, vous êtes inséparables depuis l’enfance et vous vous êtes attendus pour vous lancer ensemble dans l’aventure de la vie professionnelle ? Why not ? C’est (peut-être) une bonne idée… ou pas… Alors, pour ne pas tout faire échou(foir)er professionnellement en brisant cette amitié au passage, voici quelques astuces pour entreprendre entre amis et le rester.
Astuces pour rester bons amis (et le cas échéant tenter de faire vivre ton business) :
Les motivations
Comme vous êtes amis, vous devez déjà avoir une petite idée de vos motivations respectives. Passez du temps à parler de tout ça, à l’occasion d’une soirée arrosée mais aussi lors d’un rendez-vous formel organisé à dessein. Partagez vos visions, vos idées de l’entreprise parfaite, vos fantasmes, même. Évoquez vos rêves, vos regrets, vos obsessions et jusqu’où vous seriez prêts à aller pour votre petite entreprise. Votre amitié n’en sera que renforcée, et votre projet peut être attesté.
La distribution des tâches
OK, vous êtes motivés et vous êtes amis, c’est un bon début, mais est-ce que vous formez une bonne équipe ? On parle de complémentarité, là. Vous allez devoir vous répartir les tâches. Si vous êtes tous les deux (trois ou quatre) des cadors en relations commerciales, mais aucun vraiment bon gestionnaire, vous allez avoir un sérieux problème. Imaginez : avoir plein de riches clients, mais rien à leur vendre… Alors, pensez complémentarité. Pensez éventail des compétences. Pensez largeur du spectre de votre armement en commun.
Une rigoureuse distribution des tâches quotidiennes au sein de l’entreprise est essentielle. C’est un préalable absolu.
La question de l’argent
« Non… Pas d’argent entre nous… » Bullshit. C’est capital (et le mot est choisi). Combien de fois on remet précisément ce genre de discussion à plus tard ? C’est très mal de faire ça ! L’argent, il faut en parler tout de suite, qu’on aime ou qu’on n’aime pas. Qu’on soit intéressé ou pas. Et c’est vrai qu’il y a des gens que ça n’intéresse sincèrement pas. Mais le sujet va s’inviter à la première occasion funeste et il prendra beaucoup de place. Alors, évoquez en amont toutes les questions qui ont trait à l’argent : quelle structure juridique ? SARL ? EURL ? SAS ? Qui va apporter la plus grande part du capital ? Quels salaires et quelles évolutions ? Et si on ne peut pas se payer, qu’est-ce qu’on fait ? Est-ce qu’on est prêt à hypothéquer sa maison en cas de coup dur ? Est-ce qu’on envisage de vendre un jour au plus offrant ? Et pour combien ?…
Pacte d’associés
Un pacte d’associés met à plat les « prérogatives » (fallait qu’on place ce mot dans cette édition) de chacun en cas de « différends » (oui, on emploie davantage ce genre de mots complexes quand on touche au « juridique »). Il devance les litiges et prévoit les modalités pour les régler. C’est une véritable protection juridique… Vous pourrez bien ne jamais en avoir besoin, mais au moins vous aurez pris les devants en anticipant les blocages. Ndlr : t’as r’marqué que si tu changes une lettre dans « Pacte d’associés », ça fait… « Pacs(e) d’associés » ?
Anticiper un revers de fortune
Accepter le risque de faillite (et ne pas perdre un ami). Une boîte, ça vit, ça meurt, ce n’est pas la fin du monde. Dans le microcosme de l’entreprise, on ne peut pas toujours attribuer la faute d’un échec à l’un ou à l’autre ; c’est souvent même « la faute de personne ». C’est pourquoi il faut prendre garde à ne surtout pas mettre son amitié dans la balance. Une amitié perdue ne se retrouve pas aussi facilement qu’on retrouve une bonne idée pour monter une nouvelle entreprise. Comme disait Henry David Thoreau : « Le seul danger de l’amitié est qu’elle prenne fin. » Alors que l’expérience d’un échec dans le monde de l’entrepreneuriat, au pire, pourra te ruiner, au mieux pourra te rendre plus sage.
Et parce qu’on aime bien finir sur une note positive, entreprendre entre amis est aussi une chance, voire un avantage. Fonce. Tu verras bien ensuite. Si vous êtes entrepreneur·e·s, vous trouverez bien un moyen, « une fois que vous aurez sauté de la falaise, de construire un (formidable) avion pendant la chute » (Reid Hoffman).