Diplôme or not diplôme ?

En phase de recrutement ou en recherche de nouveaux profils, es-tu plus sensible à ceux qui exhibent fièrement leurs diplômes (de leur C.V. à leurs profils en ligne) ou à ceux qui développent avec détail leurs expériences, les compétences acquises, les recommandations de leurs employeurs ? Si les diplômes faisaient le job il y a vingt ans, le monde a changé et la manière de recruter aussi ! Que l’on y soit attaché ou non, les diplômes ne sont plus seuls à peser dans la balance. Explications.

Pas partout

Ce premier chiffre pourrait clore le débat : 56 % des employés non qualifiés travaillent à temps partiel ou sont en situation de sous-emploi. Parallèlement, entre 2009 et 2019, le nombre de cadres a augmenté de 3 % parmi les personnes en emploi1.

À première vue, les diplômes semblent être un critère essentiel. Dans certaines filières, comme les sciences et le médical, les diplômes spécialisés tiennent même le haut du pavé : difficile, en effet, de se présenter à un poste de microbiologiste avec un master de commerce international…

Néanmoins, tu l’as peut-être expérimenté si tu es à la tête d’une PME, la plupart des salariés (58 % exactement) y ont un diplôme compris entre le B.P. et le C.A.P., voire aucun2. Ainsi, le processus de recrutement ne s’est pas attardé sur cet aspect du C.V. et a bien dû prendre d’autres critères en compte !

Soft skills are hardly strongly required

Sad birthday :-s ! Un tiers des CDI sont rompus avant leur date anniversaire3 : beaucoup d’entreprises ratent fréquemment leurs recrutements avec des profils à première vue inadéquats.

La principale raison de ces ruptures de contrat n’est pas un défaut de compétences techniques, mais un manque de savoir-être ou une incompatibilité avec le manager et les collaborateurs. Une bonne raison de ne plus avoir peur de te lancer… en osant recruter différemment ! Si on en doutait encore, les qualités humaines ont la cote !

Même dans les grandes entreprises a priori plus rigides, les soft skills sont maintenant prisées : avec un nombre croissant de (sur)diplômés sur le marché, le sens de l’écoute, la curiosité, la motivation, l’ouverture intellectuelle et émotionnelle font toute la différence !

Et le premier critère est…

En réalité, le premier atout d’un candidat (devant diplômes ET soft skills) est l’expérience. Par exemple, selon les propres statistiques de LinkedIn, les employés recrutés via ce réseau social seraient 40 % moins nombreux à quitter leur nouvelle entreprise dans les six premiers mois4. La raison ? Sur cette plateforme, il est très facile de vérifier l’adéquation des expériences et des compétences (par le biais des recommandations, notamment) avec le poste visé.

De même, dans le cas des jeunes postulants, on s’aperçoit que les diplômes les plus valorisés sont ceux qui font la part belle à… l’expérience… par les stages et par l’alternance. En effet, nombreux sont les recruteurs (à 51 % dans les TPE) pour qui certaines formations ne valident pas du tout le niveau qu’elles promettent2. Aïe… L’expérience et les (bonnes) recommandations viennent alors pallier cette perte de confiance en les diplômes.

Penser différemment

65 % des métiers qui seront exercés en 2030 n’existaient pas en 20135. De là à estimer que les diplômes ne serviraient à rien, il n’y a qu’un pas…

… qu’il convient bien vite de nuancer : les diplômés de formations généralistes (en sciences sociales, par exemple) s’en sortent souvent très bien au jeu de l’évolution du marché du travail, car ils ont justement appris à prendre du recul, à analyser des situations complexes, à faire preuve d’ouverture d’esprit, etc. Rien de moins que des soft skills très recherchées !

De fait, dans certains secteurs (finance, informatique, ventes…), « les postes pourvus aujourd’hui nécessiteront jusqu’à dix nouvelles compétences au cours des dix-huit prochains mois »6. Une bonne raison d’aller au-delà du vivier de recrutement classique et de penser d’abord en termes de potentiel des candidats, plutôt que de diplômes très précis. Sous réserve toutefois que les candidats se projettent sur une période suffisante pour capitaliser dessus.

Dans cesconditions, diplôme or not diplôme ? Certes, la réponse dépend beaucoup du contexte professionnel. Une seule certitude : à diplômes équivalents, les soft skills et l’expérience permettent de trancher (rapidement et sans appel) entre deux candidatures. Pour le reste, l’ouverture aux profils atypiques (compétences adjacentes, autodidactes, etc.) est de plus en plus fréquente… Le début d’un vrai changement de société ?

 


1 Source : Pour ces deux chiffres, cf. « Une photographie du marché du travail en 2019 », étude de l’Insee.
2 Source : www.cairn.info
3 Source : Etude de l’OFEM en Île-de-France.
4 Source : www.smallbiztrends.com
5 Source : www.blog.wagepoint.com
6 Source : www.hbrfrance.fr

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Victoria Rager

Victoria Rager

12 novembre, 2024
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