À la découverte du bulletin de paie

Avec les conditions de vente des applications du téléphone, c’est l’un des documents à la fois les plus courants et les moins lus de notre (riche) vie administrative. Qu’on le reçoive ou qu’on l’édite, on n’a parfois pas la moindre idée de ce que signifient ces colonnes de chiffres.

La vérité

Qu’on soit d’un côté ou de l’autre du porte-monnaie, on ne se soucie que très peu d’informations placées, vous l’aurez remarqué, à des endroits stratégiques de la feuille.

Pour l’employeur :

  • le salaire brut : ce que coûte l’employé à l’entreprise en termes de salaire ;
  • le total cot. patronales : ce que coûte ce salaire à l’entreprise en termes de charges cryptiques.

Pour le salarié :

  • le salaire net : ce qu’il va toucher ;
  • le salaire brut : ce qu’il va regretter de ne pas gagner ;
  • le nombre de jours de congés : pour dépenser son salaire net (ou son brut s’il souffre de phobie administrative) ;
  • le net imposable : le chiffre qu’il vérifiera une fois par an sur sa déclaration d’impôts.

Le reste ? Un embrouillamini de chiffres et de sigles. #complot ?

ass. vieil. plaf.

On pourrait au moins croire que tout ceci est réglementé par une très haute autorité administrative. Que nenni ! Si les informations inscrites sont obligatoires, l’ordre et la présentation sont entièrement libres. Les plus vicieux d’entre vous peuvent même écrire une feuille de paie à la main, s’ils le souhaitent.

L’essentiel est qu’on y retrouve les données mentionnées ci-avant et le détail des cotisations et taxes payées par l’employeur et l’employé.

La norme actuelle est d’abréger au maximum le nom de ces retenues (« ass. vieil. plaf. » ou encore « ret. nc oblig. ») et de les mélanger pour que personne ne puisse savoir qui paie et à quoi au juste va servir cet argent. On touche au sublime quand on se rend compte que pour un sigle on a parfois plusieurs caisses (URSSAF), et inversement, que pour un seul besoin (vieillir avec des sous) on peut avoir plusieurs retenues (URSSAF inval., ass. vieil. plaf., ass. vieil. déplaf., ret. oblig. 1, ret. oblig. 2, ret. oblig. 3, prev. ret., etc.). Mention spéciale bien sûr à la C.S.G. et C.R.D.S., sorte de vaste fourre-tout qu’on place en général à la fin, pudiquement appelées dans le milieu « contributions sociales ».

Le ministère du Travail a planché sur une nouvelle version de la feuille de paie qui devrait être obligatoire pour tous à partir de janvier 2018. On y promet une lecture simple et claire de qui paie quoi, et surtout un détail non plus par nom de retenue, mais par le « risque » assuré par cette retenue (maladie, chômage, vieillesse…). Par bonheur, cette nouvelle feuille de paie, bien moins poétique, ne sera soumise à aucune obligation de lecture.

Source : droit-finances.net

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Victoria Rager

Victoria Rager

12 novembre, 2024
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